A PROPOS DU KATHAK
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Il y a sept formes de danse classique en Inde : Kathak, Odissi, Manipuri, Bharata Natyam, Kuchipudi, Kathakali et Mohini Attam. Le théâtre et les différentes formes de danse remontent en Inde à la nuit des temps, et suivent les règles décrites par le Natya Sastra (Traité de Danse), dont la forme écrite est bien plus tardive.

Le Kathak est la forme de danse classique dominante dans le nord de l’Inde. Le mot Kathak dérive du mot « Katha », l’art de raconter une histoire. L’expression « Katha Kahe so Kathak » signifie que quiconque raconte une histoire, en dansant et chantant est un Kathak.
Les mouvements des mains (mudras), et du corps, combinés aux expressions faciles (abhinayas), étaient utilisés pour narrer une histoire, accompagnés de musique et de chant. Ainsi naquirent le Kathak et les Kathakars.

A l’origine, les Kathakars racontaient des histoires mythologiques (harikatha) dans les Temples Hindous du Nord de l’Inde. Il ne fait donc nul doute que leur art était profondément imprégné de spiritualité, religion, et philosophie hindoues.
La connaissance des Kathakars – compositions et chorégraphies – se transmettait oralement de génération en génération.

Entre le 12e et le 18e siècle, le Kathak était pratiqué dans les somptueux palais des Empereurs Moghols, mais aussi avant dans les cours des Maharajas Hindous. Du statut d’art totalement dévotionnel, le Kathak devint une danse de cour, un agrément destiné au loisir de puissants Seigneurs. Il s’enrichit alors considérablement, puisant des éléments de la culture persane, et évoluant ainsi en accord avec l’esthétique de la culture musulmane.

La forme de Kathak que nous connaissons aujourd’hui remonte à l’ère moghole, période pendant laquelle les expressions et gestes gagnèrent en subtilité. Les artistes étaient en effet capables de dépeindre un sujet de différentes façons, chacune ayant un large éventail de nuances. La danse pure (nritta) devint plus sophistiquée et rapide, le rythme, els mouvements et pirouettes plus complexes
Pendant cette même période, le Katak se vit également imprégné de poésie Urdu, et de poèmes en Braj (un des derniers empereurs moghols, Wajid Ali Shah, composa lui-même plusieurs chansons sur Krishna en Braj).

De nos jours, le Kathak est la seule forme de danse classique indienne qui présente une forte symbiose entre les cultures hindoues et musulmanes.